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Le site de Murs à fleurs

Une technique agricole inédite reproduite à… Versailles

 

Niché sur les hauteurs de Montreuil, aux portes de Paris, Murs à fleurs est situé sur une parcelle de 7 000 m2 dans la zone des fameux « Murs à pêches ». Labellisé “patrimoine d’intérêt régional ” depuis 2020, ce lieu historique de la Seine-Saint-Denis est une ancienne terre maraîchère et horticole connue pour avoir introduit au XVIème siècle une technique agricole inédite dite du « palissage à la loque ». Celle-ci consistait à faire pousser les arbres le long de murs hauts de 2,70 m, dont l’enduit de plâtre permettait d’augmenter l’inertie thermique : la chaleur accumulée en journée limitait le froid à la nuit tombée, accélérant de ce fait le mûrissement des cultures.

La technique est précisée dans un manuel de jardinage parisien (« Le jardinier solitaire, ou dialogues entre un curieux et un jardinier solitaire ») dès 1612. Elle est si efficace pour les cultures que le responsable du potager du château de Versailles décide de l’utiliser pour protéger ses jardins.

 

Les pêches de Montreuil introduites à la cour du roi

 

Tradition locale enfouie développée par Nicolas Pépin, un jardinier montreuillois qui travaille pour le responsable du potager de Louis XIV à Versailles ? Ou invention par le mousquetaire de la Reine René-Claude Girardot ? Nul ne sait vraiment qui est l’inventeur de cette prouesse agricole, mais une chose est sûre : lorsqu’il découvre les pêches de Montreuil, Louis XIV se prend de passion pour elles et les introduit à la cour, si bien qu’elles deviennent célèbres dans toute l’Europe, jusqu’aux cours d’Angleterre, et du tsar de Russie. À tel point que de nombreuses variétés cultivées dans le monde sont originaires de Montreuil, comme la Prince of Wales, ou le Téton de Vénus. 

 

Les fruits sont évoqués par Émile Zola dans Le Ventre de Paris (1873)

 

A la fin du XIXème siècle, les murs à pêches couvrent un tiers de la ville de Montreuil, avec plus de 300 km de murs, débordant sur les communes voisines de Bagnolet, Romainville, Rosny et Fontenay sous bois. Les fruits sont vendus chaque jour aux Halles de Paris. Les pêches sont si célèbres qu’Émile Zola les évoque dans son roman Le Ventre de Paris (1873), dont l’action se situe principalement aux Halles de Paris. Mais l’heure de gloire de la pêche de Montreuil ne dure pas, car l’apparition du chemin de fer provoque, à la fin du XIXème siècle, un déclin de la culture montreuilloise au profit des régions du Sud. Les arboriculteurs s’adaptent et se mettent à cultiver des pommes, des poires puis des fleurs (lilas, jonquilles, rosiers, pivoines, dahlias…). À partir du début du XXème siècle, la culture des fleurs domine sur les Murs à pêches.

Jusqu’à la création du marché de Rungis, dans le Sud de Paris, inauguré en 1969, les fleurs montreuilloises des Murs à pêches sont le nec plus ultra de la fleur de Paris, et même de la fleur française… L’expansion urbaine finit par faire disparaître progressivement toute agriculture maraîchère. Aujourd’hui, il reste à Montreuil près de 17 km de murs dispersés sur 38 hectares (contre 600 à l’apogée)

 

Murs à fleurs, c’est donc bien plus qu'une simple ferme florale, c’est aussi :

​

  • un lieu qui marque le renouveau de la fleur montreuilloise

  • un lieu qui porte haut et fort ses valeurs : le respect de la biodiversité et des saisons

  • un lieu de partage pour admirer les fleurs et participer à des ateliers

  • un lieu qu’il est possible de réserver pour des évènements

  • un lieu qui a noué des partenariats notamment avec des écoles horticoles

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